Mécontents, deux syndicats appellent les chirurgiens-dentistes à faire grève pendant une semaine. Du 27 novembre au 2 décembre, ils protestent contre le manque de rémunération lorsqu’ils posent couronnes ou prothèses dentaires. De nombreux praticiens suivent le mouvement, comme le Dr Sévalle, syndiqué à la CNSD.
« Le coût d’achat au laboratoire est plus cher que le prix de vente pour le client » déplore le Docteur Sévalle. Praticien en exercice et syndiqué, il fait partie des grévistes cette semaine. L’Union Dentaire et son syndicat, la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires (CNSD), sont mobilisés depuis le 27 novembre jusqu’au 2 décembre. « Ce n’est pas la rue qui gouverne, on en est conscient » affirme Dr Sévalle, mais il déclare que cette grève est un moyen d’« avoir une certaine influence ». « Si 70% des cabinets suivent le mouvement, ce serait un signal pour la Caisse d’Assurance maladie, non pas pour céder mais pour être plus souple dans ses propositions » explique-t-il.
Dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, une convention est proposée aux chirurgiens-dentistes pour fixer les tarifs de leurs interventions. Refusant de signer la convention, un règlement arbitral a été mis en place.
Un règlement qui ne satisfait pas les praticiens. La perte financière lors de la pose de prothèses est trop importante d’après le syndiqué. Il déclare que « certains types de prothèses du règlement arbitral ne sont pas applicables ». Concrètement, « dans certains cas, les chirurgiens-dentistes achètent les prothèses 120€ et doivent les tarifer à 80€ ». Un manque à gagner de 40€ pour cet exemple qui inquiète le spécialiste : « qui va payer ? » s’interroge le Dr Sévalle.
Le Docteur Calvo Sànchez, elle, ne participe pas à la grève. « Si on ne travaille pas, on ne gagne rien et on doit continuer à payer les charges : je ne peux pas me le permettre. » Par contre elle soutient ses confrères qui se manifestent « il ne faut pas accepter ce changement de loi, on ne veut pas que tout soit plafonner, ça rabaisserait la qualité du travail effectué » justifie-t-elle.
A l’issue de cette semaine de mobilisation, les praticiens espèrent être « entendus par les pouvoirs publics, la caisse d’assurance maladie et le gouvernement » confie le Dr Sévalle. Dans le cas échéant, il indique que « les mobilisations pourraient continuer et il se peut que les syndicats durcissent leurs actions ».