Près de 10 ans après son premier vol, le tout premier modèle de l’A400M va être ouvert au public. Le musée aeroscopia de Blagnac organise la visite de l’appareil MSN 001. Une opportunité pour petits et grands de découvrir ce mastodonte de l’armée de l’air depuis l’intérieur.
L’A400M ouvre ses portes aux visiteurs. A partir du 1er février, il sera possible de visiter l’intérieur du plus récent appareil militaire d’Airbus. Installé sur le tarmac d’aeroscopia depuis juillet 2015, il intègre désormais la « visite Airbus découverte ». Cette visite comprend : la présentation d’un vol d’essai en salle de télémesure, la découverte de la chaîne d’assemblage finale de l’A380 et donc la visite de l’A400M.
Avec cette ouverture aux visites, Airbus Héritage et Manatour souhaitent « transmettre l’histoire de l’aviation française et susciter des vocations chez les plus jeunes », explique Laurence Calmels, directrice générale de Manatour. « Les appareils d’essai, comme l’A400M, sont destinés à être démontés. Il s’agit aussi de préserver le travail de centaines d’ingénieurs » précise Jacques Rocca, responsable du patrimoine chez Airbus Héritage.
Mais les visites guidées de l’appareil sont aussi là pour redorer son image auprès du public. En effet, ce fleuron militaire européen a connu des débuts catastrophiques. Vanté pour ses performances et sa polyvalence, l’A400M faisait office de « boulet ». La première livraison de l’appareil est effectuée en 2013 en France, soit 4 ans après la date initialement prévue. S’ajoute à cela le crash d’un A400M près de Séville, provoquant la mort de 4 personnes. L’armée allemande s’exaspère des retards et le projet voit sont prix augmenter de 30 %. La série noire s’arrête là, et le projet, bien que fragilisé, est mené à bout. Aujourd’hui, sur les 174 avions commandés par 8 pays différents, 52 sont en activité.
Un projet pour en lancer d’autres ?
Après une année 2017 ponctuée par la baisse des visites d’Airbus de 7,4 % (85 000 visiteurs, musée non-compris), aeroscopia avait à cœur de relancer la machine. Airbus espère attiser la curiosité des touristes avec l’A400M, mais pas seulement. Pour les 50 ans de l’entreprise, le musée prévoit le déploiement de trois nouveaux avions sur le tarmac jouxtant le musée. Ainsi, un A320, un A340-600 et un A380 devrait entrer dans la ronde après l’été 2019.
En parallèle, Airbus Héritage travail en collaboration avec le musée aérospatial de Bristol, celui de Séoul et le musée sur les nouvelles technologies de Dubaï. « L’héritage de l’aviation française ne s’inscrit pas uniquement dans le passé » tient à rappeler Jacques Rocca.
Cette année, un autre évènement est prévu au sein du musée aeroscopia. Une « grande exposition » qui reste pour l’heure bien mystérieuse. Laurence Calmels a simplement annoncé que l’objectif annuel était de « dépasser le cap des 300 000 visiteurs ».