Richard Laganier a été parachuté à la tête de l’université Jean Jaurès lorsque l’établissement a été placé sous tutelle. L’intersyndicale a dénoncé une décision autoritaire du ministère de l’Enseignement supérieur. Et si c’était lui, le sauveur du Mirail ?
L’histoire serait-elle en train de se répéter pour l’administrateur provisoire du Mirail, Richard Laganier ? Déjà en 2014, il a débarqué en Guyane alors que son principal campus avait été bloqué pendant cinq semaines. Les manifestants exigeaient d’être détachés de l’université des Antilles pour devenir un établissement indépendant. Richard Laganier a ainsi été le premier président de l’université de Guyane.
Frédéric Bondil à travaillé avec lui. Il a été son adjoint à l’administration et administrateur lui-même de l’IESG, une division de l’université de Guyane avant de devenir directeur du Département de Formation et de Recherche des Sciences Juridiques et Économique. Il se souvient que « très peu de collègues connaissaient déjà Richard Laganier, bien qu’il ait effectué plusieurs déplacements en Guyane dans les années précédentes ».
« Il a toujours su dialoguer et expliquer ses décisions »
Toutefois, « M. Laganier est arrivé avec une bonne réputation et sa désignation a été facilement acceptée, selon Frédéric Bondil (…). Dès nos premières réunions de travail, nos relations ont été très cordiales et marquées, je pense, par une confiance réciproque. Je n’ai pas toujours eu le même avis que lui. Cependant, je ne me rappelle pas avoir eu de véritables conflits avec M. Laganier, il a toujours su dialoguer et expliquer ses décisions. »
« M. Laganier a mis en place l’administration générale de l’université, en partant de presque rien » précise Frédéric Bondil. Ils ont notamment dû développer une offre de formations « en fonction des besoins du territoire », précisait à l’époque Richard Laganier, et signé les premières conventions d’échanges d’étudiants avec des universités proches, du Brésil et du Suriname, comme le demandaient les grévistes avant son arrivée.
Des premières décisions dans le sens des manifestants au Mirail
Encore une fois, l’université Jean Jaurès est plongée dans une crise qui paralyse son fonctionnement normal. L’établissement est bloqué par des étudiants et personnels. En tête des revendications d’origines, l’abandon du projet de rapprochement des universités de Jean Jaurès et Paul Sabatier, l’INSA et l’INP. Le président déchu, Daniel Lacroix, avait été érigé en symbole de ce que les manifestants qualifiaient de « fusion ».
Dès l’annonce de la nomination de Richard Laganier, l’intersyndicale des personnels et étudiants de l’université Jean Jaurès à déploré la décision « arbitraire » et « autoritaire » prise par le ministre de l’Enseignement supérieur. Richard Laganier a rapidement annoncé ne pas être favorable à un projet de rapprochement des universités. Mais la question ne se pose plus, pour l’instant du moins : le projet Idex est tombé à l’eau et les revendications des manifestants ne sont plus les mêmes.