A travers la découverte du sport, l’association Mixah rassemble chaque mercredi des jeunes issus de différentes institutions médico-sociales de Toulouse qui ont des troubles du comportement. Le but est de travailler sur leur comportement citoyen, leur éducation. Une pratique appliquée sur le long terme, qui parfois paye.
« Sans Mixah, je n’aurais jamais découvert le handball ». Jusqu’à l’an dernier Bogy Monsel jouait en U18 France au sein de l’équipe du Fenix Toulouse Handball. Et s’il a pu découvrir ce sport, c’est grâce à Mixah. En 2013, alors qu’il était en foyer, Bogy passe ses vacances scolaires à faire du sport avec l’association. Il raconte : « Pendant une semaine, chaque jour on faisait un sport différent, comme par exemple les sports de combats, le basket où le handball. Cela m’a beaucoup apporté dans le sens où en multipliant les sports, et en étant soutenus, on découvre nos capacités et cela m’a permis d’intégrer le Fenix ensuite. A la suite de ça j’ai fait 5 ans de handball, et j’ai pu jouer en -18 France, le plus haut niveau qu’il existe à cet âge ». Et ce n’est pas le seul. Ludovic Seutchie, entraineur des équipes jeunes du Fenix réalise régulièrement des interventions avec Mixah, et il y déniche parfois des jeunes avec de belles aptitudes à la pratique handballistique comme ce fut le cas pour Bogy. Ce dernier a perdu contact avec l’association mais n’oublie pas : « J’aimais beaucoup faire ces activités. Plein de jeunes venus d’un peu tous les quartiers de Toulouse étaient assemblés pour faire du sport. Il y a plein de personnes différentes, des jeunes qui venaient des foyers de François Verdier, de Bagatelle, d’univers différents qui se rencontraient et ça c’était vachement bien. J’en garde bon souvenir ».
Travailler comportement et éducation
Aujourd’hui, le discours reste le même. Hicham a pratiqué le basket et le foot cet après-midi. « Je suis content de venir faire du sport, c’est bon pour la santé et je peux rencontrer de nouveaux copains ». Chaque mercredi, en moyenne 15 enfants viennent de diverses institutions du médico-social. Le but est de travailler l’éducation, le comportement citoyen de chacun et l’empathie. Pour cela, les animateurs s’appuient sur la présence des enfants de l’institut médico éducatif qui ont des handicaps profonds, ce qui les empêchent de développer des capacités motrices. Les enfants doivent donc adapter leur comportement sportif pour faire participer tout le monde. Et ce n’est pas simple, même pour Marine qui réalise un stage auprès de Mixah pour devenir éducateur sportif. « C’est un travail très intéressant car on ne fait jamais les mêmes interventions, jamais le même sport. Il faut s’adapter à chaque fois. Le plus difficile avec cette mixité, c’est de juger la capacité sportive des jeunes et de s’y adapter ». Les enfants sont confrontés au même exercice d’adaptation, ce qui leur enseigne de véritables valeurs citoyennes.