Les deux rappeurs s’apprêtent a commencer une série de concerts à Toulouse. Big Flo et Oli, c’est l’histoire de deux frères qui ont placé la Ville Rose sur la carte du rap français.
Florian et Olivio, ce sont deux frères, deux rappeurs, mais surtout deux Toulousains. Loin des antipodes qu’on prête à la musique rap, ils racontent la vraie vie. Et c’est justement ce qui fonctionne. Frank, un jeune Toulousain a « toujours un peu de mal avec le rap », mais là, c’est différent. « J’écoute surtout Big Flo et Oli. Je retrouve des textes profonds comme le faisait MC Solaar. Généralement les ego trips et le gangsta rap me plaisent beaucoup moins. » Big Flo et Oli sont loin de ce bling-bling dont ils s’amusent sur le titre Gangsta. Le fait de se détacher de cette tendance et de paraître gentil leur a valu le surnom des « bisounours du rap » pour autant cela n’a pas forcement une valeur péjorative. Liksa, un rappeur toulousain a « un profond respect pour leur carrière et pour le travail qu’ils ont dû fournir pour en arriver où ils en sont aujourd’hui ». Pour lui, ils ont réussir à prendre « le contrepied du rap véhiculé par les grands médias. Personne ne l’avait fait avant eux. Ils ont misé sur le message totalement opposé. Je pense qu’ils ont récupéré un public immense y compris des personnes qui avaient de mauvais préjugés sur le rap ». On constate que les ventes de CD confirment ces propos, leur dernier album la vraie vie a été certifié disque d’or en seulement trois semaines. Le public des deux frères est très large, car il n’y a pas besoin de connaître tous les codes qu’on retrouve dans le rap. Tout le monde peut apprécier, comprendre et s’identifier aux histoires de ces adeptes du story telling.
« Au fait, je représente toujours Toulouse »
En France, le rap est aujourd’hui représenté par la scène parisienne avec notamment PNL, Nekfeu ou Vald. Seul Marseille rivalise grâce à des artistes comme Jul, SCH ou Alonzo. À Toulouse, la scène rap existe, mais elle reste très loin de ce qu’il se fait dans la capitale. Aujourd’hui, dans la Ville rose, seul Big Flo et Oli se place sur l’échelle nationale. Ce sont eux qui représentent Toulouse sur la scène du rap français. Dans leurs textes, les allusions à cette ville sont d’ailleurs nombreuses. « Ces rappeurs-là parlent aux jeunes d’ici » constate Mathilde, une lycéenne. « On se reconnaît dans leurs textes. Ils ont dédié une chanson à Toulouse. Tous les clins d’oeil à la ville, c’est tellement ça. Il n’y a pas beaucoup de musique qui nous parle comme ça. Il y avait Claude Nougaro, mais bon, ce n’est pas la même génération. » En plus d’aimer leur ville Big Flo et Oli, en aiment les habitants. Thaïs, une élève du lycée Saint Sernin les a vu plusieurs fois. « J’aime le fait qu’ils soient proches de leur public. On dirait qu’ils n’ont pas pris la grosse tête. Il nous arrive de les croiser en ville et des fois, ils viennent devant le lycée. Il y a vraiment une certaine proximité. »
« Après mon Zénith, j’ai dormi dans mon lit une place avec les pieds qui dépassent »
Après le carton de leur album, les deux frères font le tour de la France pour remplir les zéniths. Trois dates sont programmées à Toulouse. Le vendredi 13 avril, le samedi 14 et le dimanche 15. Tous ces concerts sont complets. Par amour pour leur ville, une quatrième soirée a été rajoutée le lundi 16 avril. Les recettes de cette date seront reversées au Secours populaire. Les artistes ont aussi, pour l’occasion, invité tous les élèves du lycée Saint Sernin, leur ancien établissement. Liliana sera présente dans la salle de spectacle. « On a appris ça trois jours avant l’annonce faite sur les réseaux sociaux. Au début, on a cru que c’était une blague. Mais par la suite, nous avons reçu nos billets. C’est vraiment une chance, on ne peut pas rater ça ». Des surprises, il devrait y en avoir d’autres chaque soir à Toulouse. Grâce à leur rap qui sort des sentiers battus et avec l’amour de leur ville, Big Flo et Oli s’apprête à remplir quatre soirs de suite le zénith de Toulouse, une véritable performance à seulement 25 et 21 ans. À raconter la vraie vie, ils jouent plus que jamais dans la cour des grands…