À Toulouse, le temps est au beau fixe mais pas de quoi se réjouir… Soleil et chaleur vont de pair avec le retour du moustique tigre. Ce tyrannique petit insecte volant est un véritable fléau pour la ville, mais il existe des solutions écologiques pour s’en prémunir. L’une d’elles ? La chauve-souris.
Avec l’arrivée des beaux jours à Toulouse, le moustique tigre fait son grand retour. Après avoir pourri l’été de milliers de Toulousains, cette maudite petite bestiole n’a pas fini de nous faire vivre l’enfer. Aussi appelé Aedes Albopictus, il est facilement reconnaissable grâce à ses rayures noires et blanches. Oubliez d’ores et déjà les apéros ensoleillés en terrasse, gâchés par les bzzzzz incessants de l’ennemi numéro 1 de l’été. S’il est extrêmement agaçant, ce petit diptère peut également s’avérer très dangereux, car susceptible de transmettre des virus comme le chikungunya ou la dengue. Pour lutter contre ce calvaire, la mairie de Blagnac a décidé de passer à l’offensive. Le but ? Tuer les larves de moustiques avant qu’elles ne grandissent. Des pulvérisations ont lieu à intervalles réguliers dans certaines zones de la ville mais le nerf de la guerre pour la municipalité, ce sont les chauves-souris. Des nichoirs ont été installés dans la ville pour encourager ces prédateurs à s’installer … et à dévorer ces satanés moustiques : «C’est une première ! On recherchait une solution écologique pour essayer de diminuer le phénomène du moustique tigre» indique Zita Tugaye, chargée de mission développement durable à la mairie de Blagnac.
Une fausse bonne solution ?
Selon l’Entente Départementale pour la Démoustication (EID), «certaines espèces de chauves-souris peuvent ingurgiter jusqu’à 600 moustiques par nuit, mais ce prélèvement par prédation reste insuffisant pour abaisser significativement la nuisance». En effet, la chauve-souris est un animal qui vit la nuit alors que le moustique est un insecte diurne. Cela signifie qu’il est actif dans journée mais dès que le soleil se couche, ce vilain disparait. Un rythme de vie différent qui ne semble pas poser problème à Emile Poncet, spécialiste des chauves-souris et chargé d’étude au conservatoire d’espaces naturels de Midi-Pyrénées : «C’est une méthode de lutte biologique qui fonctionne. Les moustiques émergent souvent au crépuscule et c’est aussi la période d’activité de chasse privilégiée des chauves-souris» explique-t-il. Tout le monde peut lutter contre la prolifération de ce moustique puisque les municipalités ne sont pas les seules à pouvoir profiter de telles installations : «N’importe quel particulier peut installer des nichoirs dans son jardin, mais il faut savoir que ça ne marche pas à tous les coups» précise Emile Poncet. Comme tous les insectes, le moustique tigre s’écrase assez aisément en vol, alors si adopter une colonie de chauves-souris ne vous dit guère, vous pouvez toujours investir dans une tapette à mouches : simple, rapide et efficace.