« Est-ce que l’on va entendre le bruit des ciseaux qui mordent dans le plastique » ? En mars 2015, l’animateur radio Patrick Cohen découpait sa carte de presse en direct pour soutenir l’une de ses collègues, dont le renouvellement avait été refusé. Bravo Patrick ! Il n’en fallait pas moins pour remettre sur la table les débats sur cette sacro-sainte carte de presse. Parce que c’est bien joli d’être journaliste, mais quand le travail des uns et des autres est conditionné à un foutu petit bout de plastique, ce n’est pas toujours évident de travailler dans de bonnes conditions.
Le mois prochain auront lieu les élections de la Commission de la Carte d’identité des Journalistes Professionnels (CCIJP), l’entité qui délivre ces fameuses cartes. Le problème ? Son opacité. Parce que le métier évolue sans cesse, mais que cette institution poussiéreuse est incapable de se renouveler. Sus à l’attribution arbitraire de ce Graal journalistique ! Sus à cette maudite carte de presse brandie trop souvent par certains privilégiés qui font honte à la profession ! Sus à tous ces ignorants qui vilipendent les journalistes qui auraient droit à des avantages immodérés. Et si on se révoltait ? Et si tous les journalistes encartés se mettaient à découper leur sésame plastifié sur un coup de tête ? Ouiii ! Une salve de réactions violentes qui remettraient en cause les critères d’attribution de …
Non mais attendez. On ne s’appelle pas tous Patrick Cohen. C’est facile de découper sa carte de presse quand sa renommée en tant que professionnel est déjà faite. Pour les journalistes débutants, ce n’est pas la même histoire. Ni pour certains intermittents du spectacle d’ailleurs, qui se voient trop souvent refuser l’obtention de la carte à cause de leur statut. Et pourtant, ils font bien du travail de journaliste, non ? Bref. Il est temps de remettre les pendules à l’heure.