Hier, Parcoursup a rouvert après une semaine d’interruption, baccalauréat oblige. La plateforme d’affectation dans l’enseignement supérieur connaît son baptême cette année. Mais le successeur d’Admission Post Bac inquiète les lycéens. Qu’en pensent les anciens diplômés ?
Avec la pluie, Parcoursup a constitué le gros sujet de discorde de la fin du printemps. Si le soleil est revenu, la sérénité fuit toujours le visage des lycéens. Ce statut, Baptiste Duprat, 23 ans, l’occupait il n’y a pas si longtemps. Le chef de projet digital chez Pylotsales à Toulouse a « entendu parler du nouveau système. De ce que je vois, c’est un peu la même chose. Il y a toujours des problèmes, des gens en attente. C’est un peu galère mais, pour moi, ils ont juste changé le nom de la plateforme ».
Thomas Dupleix est étudiant en journalisme à Tours. Le jeune homme de 27 ans « aurait été inquiet à la place des élèves parce qu’ils servent de cobayes ». Il craint que « l’aspect, beaucoup de demandes pour peu de places, ne soit pas la faute de Parcoursup. Ça existait déjà du temps d’APB. Le nouveau site n’enraye pas ce fonctionnement et ne permet pas de fixer les élèves plus vite qu’avant ».
Du stress supplémentaire
De l’autre côté du bureau, le regard est vigilant. Nora Kaous, 46 ans, est professeur au lycée Saint Cricq de Pau. S’il juge que « le stress des jeunes est là chaque année », il reconnaît que cette fois, la tension « est un peu plus présente, parce que Parcoursup, c’est nouveau. Et le fait que ce soit un logiciel avec un algorithme particulier qui vous accepte ou vous refuse, je trouve qu’il n’y a pas trop d’équité, signale l’enseignant. Il y a des choses bizarres, comme des boursiers qui passent avant d’autres élèves… ».
Jean-Marie Rebufie a également constaté un stress supplémentaire. Le professeur principal d’une classe de terminale S au lycée Saint John Perse de Pau regrette « de ne pas avoir été informé des modifications de Parcoursup et de leurs conséquences. Ça a été fait un peu à l’arraché pendant l’année scolaire, dans la panique ». Parmi ses 35 élèves, « largement plus des deux tiers ont accepté leur formation pour l’an prochain ». Cependant, l’enseignant de SVT de 55 ans le réitère : il a assisté à « un changement de forme mis en place à marche forcée ». Hier, 170.000 élèves étaient encore en attente.