Près d’un millier de personnes ont manifesté ce dimanche dans les rues de Toulouse. En cause, le projet de réforme des lycées du ministre de l’Enseignement, Jean-Michel Blanquer, qui pourrait impacter les langues régionales. Avec, en première ligne, l’occitan.
Des centaines de manifestants sont venus de toute l’Occitanie pour afficher leur mécontentement. Enseignants, familles et associations étaient présents. Musiques traditionnelles, danses régionales sur fond de cornemuse. Derrière les rires, une certaine inquiétude. « L’occitan est en danger », confie Mathieu d’un air soucieux. Cet agent du patrimoine explique qu’aujourd’hui, la diffusion de la langue ne passe quasiment qu’à travers l’enseignement. « Et sans enseignement la langue est morte », prévient-il. « Il n’y a plus de transmission naturelle et familiale de la langue. » Les derniers intervenants ayant appris l’occitan dès l’enfance sont en voie de disparition.
Pourtant, comme le souligne Nicolas Rey-Bèthbéder, président du Centre régional des enseignants d’occitan de l’Académie de Toulouse, « les élèves désireux d’apprendre l’occitan se font de plus en plus nombreux ». À Samatan (Gers) par exemple, le plus gros contingent d’élèves bénéficiant de l’enseignement de la langue compte près 200 personnes.
Au milieu de la manifestation, Mathieu déplore également un certain paradoxe : le non-renouvellement des intervenants : « Notre objectif est de faire plier le gouvernement afin qu’il revienne sur sa décision. L’État doit attribuer des crédits spécifiques à la langue occitane, comme c’est le cas pour d’autres langues de France comme pour le breton par exemple. »
Quizz : Noé Lefebvre