Comme toute métropole, Toulouse est en proie à un trafic extrêmement dense. Périphérique bouché, transports en commun saturés… et si le RER était une solution ?
Toulouse, ville bientôt débouchée ? C’est le souhait du collectif Rallumons l’étoile ! Benoit Lanusse est le coordinateur du projet d’un RER toulousain. Un système qui offrirait la possibilité de « désengorger la ville et de permettre à des endroits non desservis d’être plus rapidement liés à Toulouse. L’idée est de mettre en place une ligne entre Castelnau-d’Estrétefonds et Baziège » explique-t-il. Benoit Lanusse est chargé de gestion urbaine et de production d’opérations dans l’association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées. Son projet prend de l’ampleur depuis quelques mois.
Le RER, de Paris à Toulouse
« La ligne, il faut la voir en plusieurs temps. A très court terme, d’ici trois ans, on peut avoir un cadencement toutes les heures, de 6 heures à minuit avec les gares existantes » explique Benoit Lanusse. Le trajet passerait par Saint Jory, Lacourtensourt, Toulouse Matabiau, Montaudran, Labège-Innopole, Labège-Village, Escalquens Montlaur. La phase 2 interviendrait avec l’arrivée de « gares supplémentaires, là où elles ont été fermées dans le passé comme à Fenouillet, ou là où elles n’ont jamais existé comme à Lespinasse » poursuit-il. L’année 2019 est un tournant. « Les choses prennent de l’ampleur et vont nous donner les moyens d’avoir un plan d’action ambitieux. » La région Occitanie s’est penchée sur le projet et ne s’y est pas montrée défavorable. « Elle a décidé de rajouter l’étude d’une option de ligne transversale, alors que ce n’était pas du tout dans leur vision précédente » apprécie Benoit Lanusse. Avec quels moyens ?
Le collectif Rallumons l’Etoile ne s’y trompe pas : « il faut des trains en plus. Avec deux rames doubles, on peut offrir une ligne cadencée toutes les heures et tous les jours. Ce serait des trains avec étages, comme à Paris ». Ces rames en question, « la région les a déjà commandées. Ce sont des trains d’agglomération avec des grandes portes et qui permettent de monter et descendre rapidement ». Benoit Lanusse compte notamment sur les travaux prévus à la gare Matabiau : « ils vont soulager la circulation ». Mais l’objectif est surtout « de continuer à fédérer de plus en plus d’acteurs. Il faut explorer le potentiel de la ligne mais aussi se concentrer sur le révélateur de Castelnau-d’Estrétefonds – Baziège. On veut organiser en octobre notre propre grand débat sur la faisabilité de cette ligne ». Pour tenter de le prouver, le collectif Rallumons l’étoile ! a eu droit à son galop d’essai.
Le test concluant du 15 décembre
Le grand échauffement s’est effectué le samedi 15 décembre 2018. Les cobayes ont pu tester le dispositif, qui s’est élancé de Castelnau-d’Estrétefonds à 8 heures 50. L’arrivée à Baziège s’est effectuée dans les temps, à 10 heures 07. Et ces testeurs, ils étaient nombreux. « 250 personnes, 12 maires, mais aussi la région. Il a permis à tout ce monde de se rendre compte du potentiel de cette ligne » apprécie Benoit Lanusse. Le trajet retour a démarré à 12 heures 17. Il s’est conclu à Castelnau-d’Estrétefonds, le point de départ, à 13 heures 20. Le test a été réalisé avec « un vieux train que possède le groupe ‘’Train Historique’’, raconte le coordinateur du projet. Ce n’était pas un train qui était représentatif de ce que sera le futur RER ».
Ce test est d’autant plus concluant que les soutiens se cumulent. « Il y a une vraie adhésion qui se fait. Le 18 mars, on était au comité d’Airbus défense. Le 21, on a rencontré le directeur d’SNCF réseau, après avoir dialogué avec celui d’SNCF mobilité il y a quelques semaines » dévoile Benoit Lanusse. Il apprécie notamment l’appui des communes, de plus en plus présentes. « Elles étaient 6 en 2018. Fenouillet, Grenade et Ondes ont, depuis, voté leur adhésion. Tout le monde prend conscience du potentiel de cette ligne. » Le coordinateur du projet dispose aussi du soutien administratif. « Aujourd’hui, on rencontre un peu tout le monde. Le président de Tisséo a reconnu que le RER, c’était aussi de leur affaire et pas seulement celle de la région. »