Des désaccords subsistent sur le tracé de la troisième ligne à Toulouse. Pourtant, une étude des sols a été lancée. Cette étape, qui précède les travaux, intervient alors que la phase d’enquête publique n’est pas conclue.
Le projet est sur les rails. Tisséo Ingénierie, qui a en charge la construction de la troisième ligne de métro de Toulouse, a lancé il y a trois semaines des prélèvements de terre préalables au début des travaux. Cette étape de reconnaissance « nous permettra de définir les techniques à utiliser pour les travaux », d’après le président du Sicoval, Jacques Oberti. Ainsi, 150 échantillons doivent être extraits, jusqu’à 40 mètres de profondeur pour certains, tout au long des 27 kilomètres que doit faire le trajet de la troisième ligne de métro entre Labège au sud de Toulouse et Colomiers à l’Ouest.
Comme le fait remarquer le président de Tisséo Ingenierie, Francis Grass, « nous n’attendons pas les résultats de l’enquête publique pour anticiper certaines phases. Les maîtres d’œuvre feront des dessins détaillés des stations et du tracé. Pour ça, nous avons besoin de la connaissance des sols pour savoir dans quoi nous creuserons. » Pourtant, des désaccords subsistent sur le tracé de la nouvelle ligne de métro issue du projet Toulouse Aerospace Express.
[#Mobilité] Ns venons de voter (unanimité moins 1 abstention) en comité syndical de #Tisseo le tracé définitif de la 3e ligne de métro tel qu’il sera présenté ds le dossier d’enquête publique en 2019. Il comporte 21 stations avec l’ajout de celle de Fondeyre, au Nord de #Toulouse pic.twitter.com/lekDHzdAoR
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) 11 juillet 2018
Déjà deux changements d’emplacement aux Sept Deniers
Principal point de friction, la station projetée par Tisséo au nord du quartier des Sept Deniers, inquiète le président du comité de quartier, Marcel Martin. D’emblée, il explique : « Nous ne sommes pas contre la troisième ligne de métro. Mais nous pensons qu’elle devrait être davantage au cœur du quartier. Et surtout, qu’il faudrait en faire une station urbaine, comme c’est le cas à Patte-d’Oie. » Mais il faut dire que emplacement de la station a déjà été modifié deux fois. Elle devait d’abord remplacer le bâtiment d’Espace Job, qui serait alors détruit, puis le parc des Sept Deniers, avant son espace actuel à deux pas du stade Ernest-Wallon. Ce qui agace maintenant Marcel Martin, c’est notamment la création d’un parking relais aux abords de la station. « Ça va être un aspirateur de voitures venant du nord-ouest et du nord toulousains, » regrette-il.
Paradoxalement, à seulement deux kilomètres de là, le quartier de Pont Jumeaux aimerait bien avoir un parking accouplé à sa station, ce que ne lui a pas concédé Tisséo dans son projet. L’ancien président du comité de quartier de Pont Jumeaux, Claude Marquié, pense que « l’aspirateur de voitures, c’est le métro et non le parking. Les véhicules viendront de toutes les façons dans notre quartier du fait de la proximité du périphérique. »
La contre-proposition d’un collectif citoyen
De son côté, le collectif citoyen Toulouse métro-politaine s’intéresse à l’ensemble du tracé présenté par Tisséo et fait des propositions de modifications. « Nous pensons que la ligne n’a pas été conçue pour transporter le plus de personnes possibles, précise un de ses membres, Arnaud Roitg. Nous proposons donc un tracé optimisé qui pourra transporter plus de monde et qui coûtera moins cher. » Ainsi, le collectif propose un tracé plus court, qui évite le nord de Toulouse, mais qui dessert des quartiers denses comme Guilhemery, les Amidonniers et Saint-Aubin.
Par ailleurs, Arnaud Roitg regrette l’emplacement de la correspondance entre la nouvelle ligne de métro et le tramway. « Il y a deux pôles d’activités pour le tram, l’aéroport et l’hôpital de Purpan. Mais ils ont choisi de faire la correspondance au milieu, à Jean Maga. Or, se mettre entre les deux revient à mal desservir les deux endroits. » Le collectif pointe également du doigt le terminus de la ligne Toulouse Aerospace Express à la gare de Colomiers. « La gare est assez éloignée du centre-ville, note le militant. C’est dommage d’aller à Colomiers et de ne pas faire une petite boucle pour desservir le centre-ville, sans trop alourdir les coûts et allonger le tracer. »
Une modification du tracé n’est pas impossible
Même si le cheminement vers la construction de la troisième ligne de métro est bien avancé une modification du tracé peut être nécessaire en fonction des résultats des forages. Mais le président de Tisséo Collectivités, Jean-Michel Lattes, se veut rassurant sur ce point : « Dans l’absolu, je dois dire que oui, (le trajet) pourrait évoluer. Mais les sols de Toulouse et de ses environs sont très bien connus. Lorsque nous faisons des prélèvements, nous trouvons ce que nous avons prévu. »
Pour rappel, la troisième ligne de métro, qui desservira 21 stations, doit entrer en service en 2025.