Toulouse est l’une des villes de France les plus attractives. Environ 20 000 personnes emménagent chaque année dans l’aire urbaine de la Ville rose. Celle qui y travaillent doivent contourner des obstacles.
Passer 3 heures par jour dans les transports est leur quotidien. Contrairement aux idées reçues, ces personnes-là ne sont pourtant pas des Parisiens qui courent dans les stations de métro ou après les RER. Ces gens vivent en province, non loin de Toulouse. La 4ème ville de France compte environ un demi-million d’habitants. En plus des Toulousains, nombreux sont ceux qui se rendent chaque jour dans l’agglomération pour le travail. Certains font le choix de vivre un peu plus loin de la ville pour le calme et aussi parce que les prix immobiliers y sont plus abordables.
Manon vit à Bérat, une petite ville à environ 40km de Toulouse. Chaque matin, elle se rend dans une école primaire du quartier de Saint-Michel pour son service civique. « Les possibilités pour se rendre en centre-ville quand on habite loin sont assez limitées » Manon, a fait le choix de prendre sa voiture. Ce mode de transport a également des inconvénients qui varient en fonction des jours. « J’ai la chance de commencer assez tard dans la matinée, alors quand il n’y a pas grand monde, je passe environ 30 minutes sur la route. Quand je commence plus tôt, je peux facilement rester plus d’une heure dans les embouteillages. »
Antoine a lui aussi choisi de prendre sa voiture pour se rendre en ville. Ce jeune comédien de 22 ans vit aux alentours de Carbonne. Pour ses répétitions, il doit se rendre à Saouzelong à 9h30. « En moyenne, je passe 45 minutes sur la route. Mais certains jours il y a plus de monde. C’est notamment le cas le mardi et le jeudi. Alors parfois, je dors chez ma tante à Toulouse pour perdre moins de temps. »
Le train n’est pas la panacée
La voiture reste le moyen de transport privilégié de la population rurale. Le train est aussi une option envisageable. C’est ainsi que Marion, se rend à Limayrac depuis Noé pour suivre les cours de son BTS diététicienne. « Pour moi, la voiture est une véritable galère. En plus d’y perdre du temps avec les embouteillages, le prix de l’essence est de plus en plus cher. Je paye donc un abonnement de 50 euros par mois à la SNCF. »
Le train, c’était aussi la solution de Quentin pour se rendre en ville. Le problème, c’est qu’il le prenait quand il pouvait car « il y a trop souvent des grèves ou des retards. » Ce jeune homme d’une vingtaine d’années n’a pas le permis de conduire. Il lui reste donc le bus. Mais le désavantage « ce sont les horaires, depuis Salles-Sur-Garonne, mon village, il y en a que deux par jours. Et il faut compter jusqu’à deux heures pour se rendre en centre-ville. » Une situation compliquée pour Quentin qui n’a pas les moyens de vivre plus près de la faculté du Capitole. Cet étudiant en droit a depuis arrêté les cours.
Des bus spéciaux d’ici 3 ans ?
Pour pallier ce manque de transports, le département et Tisséo travaillent sur des « lignes express ». Le but : relier en bus Toulouse et le milieu rural. A la Suite d’une étude, plusieurs trajets sont envisagés. Notamment entre Colomiers et Saint-Lys, Basso-Cambo et Muret, Toulouse et Ayguevives, et Borderouge et Saint-Jory. Ces lignes devraient être effectives à partir de 2022. D’ici là, le nombre d’automobilistes risque d’augmenter.
Le co-voiturage quotidien est aussi une solution possible pour les ruraux. Les grèves SNCF étant récurrentes, Blablacar a lancé son service Blablalines. Même s’il existe plusieurs propositions de trajet pour rejoindre Toulouse, le nombre de passagers reste encore faible. Le covoiturage est toujours lié au trajet longue distance. Une situation qui pourrait évoluer dans les années à venir. D’autant plus que la SNCF menace de fermer certaines lignes non-rentables c’est le cas de la ligne l’Isle Jourdain – Toulouse.