240 pharmacies ont fermé l’an dernier en France. Du jamais vu depuis dix ans. Et la région Occitanie n’échappe pas à la règle. Des fermetures, mais pas seulement le secteur est en pleine mutation.
La tendance se confirme. 240 pharmacies ont fermé en 2018 selon le rapport annuel de l’Ordre national des pharmaciens publié mercredi. C’est l’équivalent de quatre pharmacies par semaine, un record depuis dix ans. Sur cette période, 1 556 établissements ont baissé le rideau.
Ce résultat doit cependant être relativisé. Cette diminution, souvent constatée dans les grandes agglomérations, est dans un cas sur deux le fait d’une fermeture dite « active ». C’est-à-dire qu’elle est la conséquence d’un regroupement (21%) ou d’une cession de clientèle (32%). Le président du Syndicat des pharmaciens de Haute-Garonne, Philippe Vergnes, explique ce phénomène : « Les pharmacies qui ferment, c’est parce qu’elles se regroupent la plupart du temps. C’est lié à des contraintes économiques. Le nombre total de pharmacies baisse, mais le service est le même. »
Par opposition, les fermetures dites « contraintes » sont dans 39 % des cas dues à une restitution de licence sans repreneur, et pour 6 %, une fermeture pure et simple.
L’impact des départs à la retraite
Par ailleurs, le nombre de fermetures est accentué par les départs à la retraite. « Beaucoup de pharmaciens sont en âge de prendre leur retraite, selon Philippe Vergnes. Mais ils l’ont retardé dans la décennie passée, car les problèmes économiques s’accumulaient sur eux et faisaient baisser le prix de cessions. Or, les pharmaciens comptent sur le prix de cession de leurs officines pour avoir une retraite décente. »
Il faut noter que la France compte toujours 21 665 officines. C’est plus que les quelque 9 000 bureaux de poste. « Le maillage territorial reste équilibré et harmonieux, selon le rapport annuel de l’Ordre national des pharmaciens. Pour 100 000 habitants, on recense en moyenne 32,4 officines. »