Après deux mois de confinement, les psychologues toulousains recensent une hausse de 60 % de la baisse du moral des habitants de la ville rose.
Troubles émotionnels, humeur maussade, irritabilité, déprime, anxiété et colère. Ce sont les conséquences du confinement et de la crise sanitaire du covid-19. En effet, les experts en psychologie voient leur nombre de clients augmenter de 50% de jour en jour. Cet accroissement du nombre de patients est dû à la baisse de moral de certains Toulousains qui vivent mal le confinement et la pandémie. « Cette situation de détresse psychologique peut engendrer des stigmates post-traumatiques » déclare, la maison de la psychologie. Effectivement, pour les psychothérapeutes, l’isolement a développé chez certains des symptômes de stress au bout de dix jours d’enferment.
C’est le cas de Marie Ruiz, 20 ans « les premiers jours de confinement ont été faciles, mais les choses se sont dégradées lorsque je suis sortie pour faire mes courses. En effet, j’ai ressenti de la peur et du stress, car j’ai peur d’être contaminée. Depuis ce jour, je sors uniquement qu’en cas de nécessité.» D’autres personnes comme Marie ne souhaitent plus sortir par crainte d’être malades. Certains d’entre eux ont des tendances à l’hypocondrie comme Daniel John, 30 ans « depuis l’apparition du virus, je m’inquiète sans cesse pour ma santé. J’ai l’impression d’avoir en permanence le coronavirus. Pourtant, je fais régulièrement le test, mais je n’ai rien .»
Repli sur soi
En effet, les psychologues voient apparaître des difficultés sociales chez certains de leurs nouveaux patients. Selon eux, le décès d’un proche du covid-19 peut engendrer un isolement social. Une autre conséquence à l’origine de ce rejet social : la perte de revenus comme l’alerte un rapport de l’ONU, publié jeudi 14 mai 2020. Pour les psychologues évolutionnistes « le confinement est une privation de liberté. Un sentiment d’impuissance et d’incertitude sur l’avenir qui peut-être troublant.»
Selon les spécialistes, une période prolongée de confinement peut bousculer les personnes à se replier sur elles-mêmes. En particulier, chez les personnes qui ne sont pas habituées à rester chez eux. En effet, cela peut amener à des émotions négatives. Ainsi, la personne ne sait plus faire la différence entre son imaginaire et la réalité. Les individus les plus touchés par ce repli de soi sont les personnes confinées seules. Cet isolement a eu un impact négatif sur Julien Pearron, 45 ans « je souffre de solitude. En temps normal, j’ai une vie sociale très active. Mais avec la situation sanitaire du covid-19, j’ai perdu toutes activités sociales. Pourtant, tous les jours, j’avais au téléphone mes proches, mais cela ne remplace pas de voir une personne physiquement.» Pour les psychologues, cette réclusion à aussi un impact sur les jeunes.
Le moral des étudiants au plus bas
Effectivement, le confinement et la crise du covid-19 a eu des conséquences sur le moral des étudiants. Ces derniers voient leur vie sociale se réduire peu à peu. La cause de cette perte, le manque de loisirs, de motivation. De plus, ces derniers ressentent des humeurs maussades à cause de l’influence des réseaux sociaux. « Au début du confinement, je me tenais informer sur la crise sanitaire, mais au fil du temps j’ai commencé à déprimer par toutes les mauvaises nouvelles et les fausses informations qui circulent sur Internet » déclare Afida Nigiri.
Outre les réseaux sociaux, d’autres jeunes souffrent du manque de leur famille. C’est le cas de Pierre Ngandu, 21 ans, étudiant en ingénierie qui n’a pas pu rentrer chez lui en Guadeloupe. « Je pensais avoir un mental d’acier. Mais au fil du confinement ma famille a commencé à me manquer. De plus, je comptais sur des amis pour avoir de la compagnie dans ma résidence étudiante. Mais tout le monde est parti le 17 mars.» Son voisin de palier, Ismaël Nadiji, regrette « de ne pas avoir anticipé l’isolement » et aurait aimé rejoindre sa famille. « Depuis plus de deux mois, je suis frustré de ne pas voir mes parents. Mon moral est au plus bas.» Les jeunes ne sont pas les seuls à avoir un état d’esprit dépressif de puis plus de deux mois.
En effet, le confinement a mis à rude épreuve le moral des personnes âgées. Ces derniers ont ressenti de l’ennui et de la frustration de ne pas pourvoir leurs petits-enfants. Pour certains, des symptômes d’état de choc se sont accentués. Pour d’autres, des troubles mentaux se sont développés, obligeant des soins somatiques.
D’après les psychologues, les aide-soignants sont les plus touchés par le stress post-traumatique. La cause, l’incertitude du lendemain, la crainte de revoir les hôpitaux surchargés de nouveaux patients atteints du covid-19, l’anxiété d’attraper le virus et de le transmettre aux autres et l’angoisse de s’éloigner de leur proche. Le personnel soignant n’est pas le seul à mal vire cette crise sanitaire.
Parents en détresse
Effectivement, les enfants de ces derniers sont en grandes souffrances. « Mon fils de 12 ans vit mal la situation actuelle. Il a déployé des troubles émotionnels et de la colère depuis qu’il a appris que je devais travailler avec des clients qui ont contracté le coronavirus. Il angoisse de ne plus jamais me revoir » affirme Fatouma Hacile, infirmière libérale. D’autres parents recensent des répercussions psychologiques plus graves chez leurs enfants déjà atteints d’une pathologie psychique. Ces conséquences touchent le moral des proches qui ont vu les centres spécialisés accueillir que les cas les plus importants. « Mon fils à un handicap psychique depuis 5 ans. Il va régulièrement dans un centre lorsque nous travaillons. La direction nous a invités à garder notre enfant à la maison. Depuis plus de deux mois, nous souffrons de la situation. Il est compliqué de faire du télétravail et de s’occuper de quelqu’un qui a besoin de nous en permanence. J’éprouve une grande détresse psychologique » relate Julia Da Cruz.
Pour aider toutes les personnes dont leur santé mentale ou leur moral est bas, des lignes téléphoniques d’urgences en téléconsultation ont été ouvertes.