La compagnie toulousaine Sarah Boy devait présenter son spectacle de danse contemporaine Le Grenier Magique les mercredi 16 et samedi 19 décembre 2020 au théâtre Le Fil à Plomb. Suite aux annonces gouvernementales, les danseurs doivent encore attendre avant de reprendre leur discipline « non essentielle ».
« Nous sommes punis ». C’est un nouveau coup de massue pour les danseurs qui ne peuvent toujours pas remonter sur scène. La compagnie Sarah Boy devait présenter son spectacle de danse contemporaine Le Grenier Magique les mercredi 16 et samedi 19 décembre 2020 au théâtre toulousain Le Fil à Plomb. Le premier ministre Jean Castex a cependant annoncé jeudi 10 décembre que les salles de spectacle resteront fermées au public pour trois semaines de plus minimum. « Une situation humainement déprimante » pour Sarah Boy, la chorégraphe de la compagnie.
« Le moral au fond des chaussettes »
Ces nombreux et longs arrêts de la discipline « réduisent le lien entre les danseurs » selon la professeure de danse, qui est de nouveau obligée d’utiliser la visioconférence, à contre cœur. « Avant, je ne voulais pas, maintenant, je l’utilise pour remonter le moral à mes élèves, mais ils ne peuvent pas évoluer », avoue-t-elle. « En revanche, certains n’assistent pas à ces cours, car pour eux, la danse est avant tout de la sociabilisation ». Des propos confirmés par Tabatha Duval, danseuse et intermittente pour la même compagnie, qui a « le moral au fond des chaussettes » depuis le début du deuxième confinement. « Un entraînement devant un écran ne m’intéresse pas, j’ai besoin d’un professeur, du contact humain, confie-t-elle.
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Ne pas remonter sur scène, c’est également rompre le lien avec le public. Le Grenier Magique est un spectacle destiné aux enfants. Habituellement, les danseuses jouent avec eux, s’approchent, les chatouillent etc.. Tabatha Duval se dit « très triste de ne plus pouvoir partager ce moment avec eux ».
« Ma vie professionnelle est en attente »
Depuis le début du deuxième confinement, tous les spectacles de la compagnie sont annulés. Cette période de doute, durant laquelle les danseurs ne savent toujours pas quand ils pourront reprendre leurs spectacles est « très fatigante et dure pour les artistes », assure Sarah Boy. « L’État apporte des aides financières aux structures, mais il en oublie les artistes en eux-mêmes », rajoute-t-elle. C’est une situation d’autant plus compliquée pour l’intermittente Tabatha Duval. « Ma vie professionnelle est en attente, comme la plupart des artistes, alors que décembre est un mois majeur pour nous », s’émeut-elle. Celle-ci reste tout de même optimiste et « espère remonter sur scène le plus vite possible. »