Le 9 décembre dernier, Ambroise Debret, freelancer, formateur et coach a proposé sa formation en ligne gratuite. Disponible dans différentes villes, dont Toulouse, il accompagne 75 personnes à devenir freelance. Travailler depuis le lieu de notre choix, organiser son emploi du temps, ce travailleur a le privilège de jouir d’une liberté presque totale. De nombreuses personnes ont vu le confinement comme une opportunité pour se lancer.
« Comment profiter du reconfinement pour (enfin) te lancer en freelance ». Voici le titre de la masterclass orchestrée par Ambroise Debret. Répartie sur sept jours, elle transforme le confinement en opportunité de basculer à son compte. « En janvier 2019, j’ai commencé à créer du contenu sur ce que je faisais en tant que freelancer et nomade digital. J’ai été de plus en plus sollicité par des personnes qui souhaitaient que je les accompagne » commente le formateur. À l’automne 2019, il crée donc sa formation en ligne « Freemote ». Touchant une moyenne d’âge se trouvant entre 25 et 35 ans, le freelance est en vogue. En 2019, Malt, application web commerciale qui met en relation les entreprises et les travailleurs indépendants, recensait 930 000 freelances. Soit une croissance de 145% en dix ans. Et toujours selon Malt, le tarif moyen d’un développeur ayant une expérience de deux à sept ans est de 380 euros par jour. Mais, souvent représenté comme idyllique, le statut demande une adaptation et de l’organisation : Être multitâches, ne pas compter ses heures, être seul. Sans évoquer les revenus irréguliers. Pourtant, selon un rapport 2019 de la même étude, 92% des freelances l’envisagent comme une solution à long terme. Cette année, le confinement change nos habitudes : La mise en place du télétravail, l’absence de distraction, un temps plus conséquent… Pour Ambroise Debret « il n’y a pas de meilleur moment que maintenant pour se lancer ».
Le confinement, une opportunité pour se lancer
« Vers le début de l’année, une vingtaine de personnes se sont inscrites dans ma formation » précise le coach. C’est le cas de Tania Marcoux, qui a commencé la formation en février. freelance à temps perdu au début, elle aidait deux personnes de son réseau en s’occupant de leur marketing. Désormais dans le domaine du marketing Web, elle s’occupe à plein temps de la publicité sur les réseaux sociaux et les réseaux de recherche. Un secteur très courant, autant que « la photo, la vidéo, la rédaction de texte en ligne, la traduction », précise le formateur. Le confinement a permis à certains d’expérimenter le télétravail, favorisant l’émergence d’un nouveau mode de vie. Pour Tania Marcoux, le confinement l’a beaucoup aidé à développer sa clientèle et devenir freelance à temps plein. Elle précise : « j’ai pu gagner beaucoup de temps en évitant les déplacements et développé des outils pour être productive à la maison ». Aujourd’hui, la professionnelle du marketing a beaucoup plus de temps pour elle. « Je lis, marche, cuisine », se réjouit-elle.
« Les entreprises voient de plus ne plus l’intérêt de travailler avec des freelances »
Par ailleurs, la nouvelle indépendante s’est lancée au moment opportun. Le confinement a impacté trois quarts des entreprises, selon l’enquête de la banque de France et certains freelances ont vu une explosion de leur activité. « En ce moment, il y a beaucoup plus de demandes pour les freelances dans les métiers du digital, car beaucoup d’entreprises doivent numériser leur activité » détaille le coach. D’autres ont dû s’adapter, notamment l’évènementiel, la photo et la vidéo. « Le freelance prospère et ça ne va pas s’arrêter là » détaille Ambroise Debret. Toujours selon Malt, la tendance s’accélère depuis plusieurs années, et compte 50 000 nouveaux freelances par an. « Les entreprises peuvent avoir quelqu’un pendant heures par semaine pour une mission particulière sans avoir à gérer toute la paperasse administrative que l’on peut avoir en France». La tendance est si forte que de nouveaux métiers se sont créés spécialement dans les entreprises. Comme le « Chief freelance officer » qui s’occupe de gérer la relation avec les freelances et de les recruter. Encore peu répandue en France, aucune étude n’a été menée à ce sujet.