Trois-cent cinquante ans après la création originale de Dandin de Molière, Mallory Casas-Parramon, metteur en scène toulousain, s’approprie la pièce du dramaturge. Molière ayant déjà tout compris, les dialogues sont inchangés mais la scène est revisitée et actualisée.
« Nous avons gardé le texte d’origine, ce sont donc les mots de Molière ». Mallory Casas-Parramon est metteur en scène et admirateur du dramatiste du XVIIème siècle. Il revisite, adapte et aménage le Dandin de Molière. Un mariage forcé entre Georges Dandin, riche paysan et Angélique, jeune aristocrate. Une critique, un écho aux enjeux sociétaux actuels, fort de « deux années de réflexion, de reports de répétitions et de représentations que le contexte impliquait ». Le thème central est celui « des rapports homme femme à l’ère de la communication 2.0 ». Cette adaptation moderne met en avant « les différents supports de communication que nous subissons aujourd’hui ». Principalement les « téléphones, internet et la publicité ».
La scénographie est elle aussi actualisée, contemporaine « il y a de la vidéo » indique Mallory Casas-Parammon. Des projections alimenteront donc la pièce, au théâtre du Grand-Rond, afin que le spectateur comprenne le caractère prédominant du numérique dans la mise en scène.
Une pièce mimétique contemporaine
De la vidéo mais aussi de la musique. La composition originale de Lully est remplacée par une oeuvre « steampunk. Un mélange entre l’esthétique du XIXème siècle et celui de la science-fiction ». Un petit air de l’univers de Jules Verne et de ses romans. Le metteur en scène explique aussi qu’au niveau des accessoires « ils utilisent des téléphones customisés » démesurés par leur taille, marqueur de l’omniprésence des portables dans notre société. Ces derniers remplacent les hautes coiffes de la pièce initiale.
Tout cet ensemble convertit la pièce en critique contemporaine de la société. Les comédiens tenteront de répondre, de manière actuelle, à la question centrale de la pièce. « À l’ère des réseaux sociaux et du smartphone omniprésent, que reste-t-il de l’amour, du désir, et plus généralement du rapport à l’autre ? ».