Retour sur ces terres pour l’élue du Tarn et Garonne. Condamnée en février dernier à cinq ans d’inéligibilité, elle s’était vue contrainte de quitter sur-le-champ sa fonction de maire de Montauban. Brigitte Barèges a été relaxée hier après-midi par la cour d’appel de Toulouse et retrouve son fauteuil d’édile après 10 mois d’absence. Une décision saluée par nombre de ses collaborateurs mais qui ne fait pas l’unanimité.
Elle se réjouit de reprendre les rênes de la ville. Lors de la conférence de presse qu’elle a donnée à l’annonce de sa relaxe mardi 14 décembre, Brigitte Barèges est revenue sur le « sentiment de dépossession » que lui ont laissé ses déboires judiciaires. Symboliquement, son premier adjoint Axel de Labriolle lui remet les clés de la ville. Lui qui assurait l’intérim depuis février a démissionné dans la foulée, à l’instar du président de la communauté d’agglomération Thierry Deville, afin de laisser leur élue reprendre ses deux mandats.
En début d’année, le tribunal de Toulouse condamne Brigitte Barèges pour détournement de fonds publics, considérant qu’elle aurait commandé au Petit Journal de Montauban des articles élogieux payés par l’argent de la municipalité, dans les mois précédant les élections municipales de 2014. Or, la loi stipule que ce type de communication est interdit en période électorale.
Brigitte Barèges a toujours nié fermement les faits. Elle dénonce une « manipulation politique », souligne que les juges ont constaté qu’elle n’avait bénéficié « d’aucun enrichissement personnel ». Ses collaborateurs et partisans se réjouissent du retour de leur maire emblématique, qui se dit très reconnaissante envers ses administrés pour leurs nombreux messages amicaux : « Sans ce soutien populaire, j’aurais peut-être craqué », confie t-elle.
Chez ses détracteurs à l’inverse, c’est la consternation. Rodolphe Portolès, conseiller municipal d’opposition, “prend acte” de la décision et ne souhaite pas la commenter. Cependant, il dit s’interroger « sur le message que cela renvoie aux citoyens montalbanais ».
Passé l’émotion, Brigitte Barèges déclare être désormais dans l’action, et vouloir se consacrer à l’opérationnel. « Je dois remettre du liant, de la cohésion entre les process. J’ai beaucoup à faire pour rattraper le temps perdu ».
Néanmoins, l’affaire pourrait ne pas être complètement terminée : le Parquet dispose encore de quelques jours pour se pourvoir en cassation. Toutefois, à ce jour, aucune demande n’a été déposée et cette ultime procédure n’aurait, si elle a lieu, aucun effet suspensif.
Retour sur les faits :