Adepte des « actions coups de poing », le syndicat de la Coordination rurale 31 mène un blocage massif ce mercredi 20 novembre à la frontière espagnole. Le traité du Mercosur figure en tête d’affiche des protestations.
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase« , s’indigne Dominique Raud, secrétaire générale adjointe de la Coordination rurale 31 (CR31). Après les nombreuses manifestations agricoles de l’année dernière, le mouvement de contestation reprend de plus belle. L’accord de libre-échange UE/Mercosur ravive le mécontentement des agriculteurs. Pour rappel, ce traité avec les pays d’Amérique latine permet l’exportation de produits alimentaires vers l’Europe. En réponse, la CR31 organise un barrage conséquent ce mercredi 20 novembre à Fos, à la frontière espagnole. En clair, les routes vers l’Espagne sont bloquées pour « tous les camions« , précise Dominique Raud. « C’est déloyal. Un exemple parlant me touche actuellement. J’ai des bêtes qui sont malades. Lorsque je les traite, je dois les consigner sur un carnet sanitaire. Ensuite, je dois attendre deux à trois semaines avant de les abattre. Pour ce qui est du lait, je dois le jeter. Qui vous dit qu’au Brésil ils vont faire la même chose ?« , questionne-t-elle. Dominique Raud souhaite notamment que « les consommateurs soient prévenus des pratiques agricoles des pays d’Amérique du Sud« .
Le très faible revenu des agriculteurs de Haute-Garonne
Le très faible revenu des agriculteurs du département est aussi un problème capital. « Un agriculteur de Haute-Garonne gagne en moyenne 400 euros par mois, alors qu’on travaille entre 70 et 80 heures par semaine« , déplore la secrétaire générale adjointe de la CR31. Un chiffre qu’appuie la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne : « 5 000 euros par an et par exploitant, malgré les aides de la PAC« . « Les charges des agriculteurs ont augmenté de 18% sur la dernière année, 35% sur deux ans« , avançait Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 12 mars dernier sur Europe 1. Pour rappel, une délégation de la CR31 a rencontré le préfet de Toulouse ce mardi 19 novembre. À l’issue de cet entretien, Dominique Raud reste sceptique. « Ils sont sensibles à la cause agricole. On a souvent des rendez-vous avec la préfecture, mais ça n’avance pas« . Après les manifestations de l’an dernier, les agriculteurs avaient, entre-autres, obtenu des aides pour le carburant utilisé par les agriculteurs (GNR), encore la prise en charge des frais vétérinaires des exploitations touchées par l’épidémie de MHE, qui touche les bovins. Des fonds d’urgence avaient aussi été mis en place pour soutenir les viticulteurs.