L’audience opposant Guy Novès à la Fédération française de rugby se tenait hier au conseil des Prud’hommes de Toulouse. L’ex sélectionneur du XV de France réclame 2,9 millions d’euros de dommages et intérêts à la suite de son licenciement en décembre 2017
C’est dans une salle d’audience pleine à craquer, dans une ambiance des plus tendues, et dans un contexte ultra-médiatisé que l’ex-sélectionneur du XV de France, Guy Novès, contestait hier son licenciement par Fédération française de rugby.
Me Nougarolis, après avoir rappelé le pedigree de son client – 10 titres de champion de France et 4 coupes d’Europe – s’est attelé à justifier et détailler ses demandes : 90 000 euros pour harcèlement moral, 435 000 euros d’heures supplémentaires, 180 000 euros pour rupture abusive de contrat… Au total douze demandes, qui aboutissent à la somme de 2,9 millions d’euros. Surtout, l’avocat a insisté devant le tribunal des Prud’hommes sur la nature préméditée et programmée de l’éviction, et sur le harcèlement moral mis en place tout au long de l’année 2017, notamment par le vice-président de la Fédération, Serge Simon, qui a abouti au licenciement.
Novès, le « Dieu vivant »
Me Aguerra, avocat de la Fédération, a décidé d’attaquer frontalement l’ex-entraîneur du Stade Toulousain, axant sa plaidoirie sur les demandes « surprenantes » de Guy Novès, et sur sa personnalité. « Orgueil démesuré », « Dieu vivant », l’avocat n’a eu de cesse d’ironiser sur le « mythe » qui entoure le technicien. Les heures supplémentaires réclamée par Me Nougarolis ? « Des heures supplémentaires canapé. » Le préjudice d’image ? « Un préjudice d’orgueil ! » L’avocat a conclu en suggérant le côté ingérable du salarié Novès, trop peu habitué à respecter la hiérarchie : « Le talent est une chose, l’intelligence émotionnelle en est une autre. » Guy Novès, venu avec famille et amis, est resté impassible durant les débats, malgré les attaques répétées à son encontre
Malgré un plaidoyer tout en verve, les conseillers n’oublient pas les points clés du dossier. Interrogé en fin d’audience sur les preuves de l’audit qui aurait poussé à l’éviction du sélectionneur, Me Aguerra a dû concéder : « Je n’en ai pas ! » C’est au milieu des huées que le président a sonné la fin de cette bataille juridique. Acte II le 8 avril, jour du verdict.