Quatrième et septième villes les plus peuplées du territoire, Toulouse et Montpellier sont toutes les deux en proie à un trafic extrêmement dense. Mais depuis peu, le périphérique héraultais répond plus efficacement à la problématique.
Plus de temps passé dans les bouchons à Toulouse et à Montpellier qu’à Los Angeles en 2018 ! C’est le bilan de l’étude de l’institut privé d’analyse de trafic routier INRIX, effectuée dans plus de 220 villes de 35 pays différents. Ainsi, l’an dernier, le temps passé dans les bouchons à Toulouse serait de 130 heures en moyenne, contre 128 à Los Angeles, deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis. A Montpellier, le chiffre s’élève à 163. Si les Héraultais sont donc moins bons élèves selon cette étude, ils répondent mieux aux problèmes de circulation.
Travaux payants dans l’Hérault
Depuis sa confection en 1962, l’autoroute A9 dessert Montpellier. Il part d’Orange pour s’arrêter au niveau du Perthus, à la frontière espagnole. La capitale de l’Hérault n’a pas dérogé à la règle. Elle s’est retrouvée, dans le sillage de toutes les métropoles du territoire, face au problème du trafic. Le sud de la ville était notamment touché par des embouteillages, accentués l’été lorsque l’A9 se convertissait en chemin de vacances. Dans cette portion d’autoroute, la densité était telle que l’on comptait parfois 130.000 véhicules par jour. Particulièrement nombreux, même en période scolaire, les poids lourds étaient alors grandement responsables des embouteillages. A partir de mai 2013, le projet de séparation des trafics locaux et de transit a vu le jour. Un coût estimé à 800 millions d’euros pour un nouveau tronçon inauguré le 10 mars 2017.
Depuis, le trafic routier s’améliore nettement. Montpelliérain depuis 2016 et journaliste chez Radio Vinci Autoroutes, Thomas Dupleix, 28 ans, affirme que « c’est effectivement revendiqué par ceux qui ont connu l’avant « boulevard » de desserte de l’Agglo. Et c’est reconnu aussi par les salariés de Radio Vinci Autoroutes qui gèrent, entre autres, le trafic montpelliérain du matin et de la fin d’après-midi ». Il poursuit en expliquant qu’avant, « il y avait uniquement l’autoroute A9 pour alimenter toute l’agglomération de Montpellier. C’était le bazar avec les transports routiers aux heures de pointe ». Maintenant, l’A709 désengorge le trafic au sud de la ville. « Le tronçon fait, en gros, le trajet parallèle de l’autoroute A9 sur toute l’étendue de la ville de Montpellier. C’est beaucoup plus fluide parce que c’est l’axe qu’empruntent les Montpelliérains, tandis que les transports routiers tracent sur l’A9. »
Le périphérique toulousain dans le dur
En revanche, dans la ville Rose, le périphérique voit très souvent rouge. Et si à Montpellier, la tendance semble s’améliorer, les ondes radio gardent toujours un œil sur le voisin toulousain. « Preuve qu’à Toulouse le périphérique est un gros morceau, il est consacré tout un studio de Radio Vinci Autoroutes pour gérer l’info trafic de 6 à 9 heures puis de 17 à 20 heures » explique Thomas. Autrement dit, aux heures de pointe, pendant lesquelles la traversée du périphérique peut vite se convertir en calvaire. Avec, en tête d’affiche, les secteurs d’Empalot et de Balma Gramont. Etudiante de 23 ans, passée par Montpellier entre 2016 et 2017, Maëva a régulièrement effectué la navette entre Toulouse et l’Hérault. « J’ai vraiment le souvenir de bouchons à Toulouse alors que, une fois arrivée à Montpellier, c’était plutôt fluide » affirme-t-elle, avant d’insister. « Le passage à Toulouse était infâme, on y perdait un temps fou. » Adapter le projet montpelliérain à l’échelle toulousaine pour estomper cette perte de temps ?
« C’est compliqué » répond Denis Laurent, responsable clientèle et communication au sein de Vinci Autoroutes. Selon lui, « il faut comparer des objets qui sont comparables. Il existe des projets de grands contournements dans plein de grandes métropoles, poursuit-il. La difficulté est que, parfois, c’est plus compliqué parce qu’il faut trouver un endroit où faire passer le trajet. » D’autres aménagements ont été officialisés par le conseil de Toulouse Métropole dans le cadre du Plan d’aménagement des Routes Métropolitaines. Cette feuille de route hiérarchise tous les projets de voiries dans la ville Rose. Adopté en février, le plan prévoit la construction d’un pont sur la Garonne au niveau de Saint-Jory. La prolongation de la RD902 entre l’A62 et Beauzelle est aussi planifiée d’ici 2030. Des collectifs se sont également penchés sur le sujet : un RER toulousain a même été testé. Pour rappel, la ville Rose compte la plus forte croissance démographique du pays, avec 5620 habitants supplémentaires chaque année.