Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a annoncé lors d’une conférence de presse mi-septembre le recrutement d’une centaine de policiers municipaux et le déploiement d’autant de caméras de vidéosurveillance dans plusieurs quartiers de la ville rose, dont celui de la Faourette. Qu’en pensent ses habitants ?
Péresse, 35 ans, ingénieur
« Les caméras, je crois que c’est une bonne idée. Il y a beaucoup de vols et de violences dans le quartier dernièrement, on ressent de plus en plus d’insécurité. Un matin, j’ai vu des couteaux par terre. Récemment, un magasin de presse a subi un braquage : le responsable s’est fait poignarder, le commerce a fermé. Avec une caméra, cela aurait peut-être pu être évité ou, au moins, les délinquants retrouvés. »
Monique, 66 ans, retraitée
« Je vis à la Faourette depuis toujours, j’y ai grandi. C’est vrai, c’est un quartier à problèmes, mais il y a aussi beaucoup d’entraide, de solidarité. La nécessité ici, c’est d’écouter les gens, de s’intéresser à l’humain. Nous n’avons pas besoin de caméras ou de policiers, nous avons besoin de places de parking, d’éclairages publics qui fonctionnent, de toutes ces choses du quotidien. On remonte tout cela, mais personne ne nous écoute. »
Lennie, 21 ans, étudiante
« J’habite ici depuis l’an dernier, pour mes études. Avant, j’étais en banlieue parisienne. Là-bas, des caméras on en a plein, mais ça ne marche pas, ça ne sert à rien. Ici non plus, je n’y crois pas. Quant aux policiers, le commissariat est juste à côté, tous les jours on voit des patrouilles et des camions de CRS, ça ne suffit pas? L’argent devrait plutôt être investi dans les routes ou les trottoirs que du matériel de surveillance. Tout est à rénover ici, il y a d’autres choses à faire. »
Richard, 62 ans, retraité
« Je suis heureux que les caméras arrivent. Bien sûr, elles seront vandalisées, mais elles vont fonctionner un temps, et puis c’est dissuasif. Concernant les effectifs de police supplémentaires, si cela leur permet d’avoir plus de temps pour nous aider, c’est une bonne chose, car aujourd’hui, la police ne vient jamais quand on l’appelle. À les entendre, ils sont toujours occupés par une histoire de drogue. Pourtant, on aimerait les voir plus souvent, il y a des situations très graves. Cela nous donne un sentiment d’impuissance. »