Des vikings toulousains se lancent dans une folle aventure. Le projet de l’association Bàtar est de construire le drakkar le plus rapide du monde pour traverser l’Atlantique. De la conception jusqu’au voyage en passant par la construction, retour sur ce projet passionné.
Ils sont ingénieurs, médecins, entrepreneurs, avec pour passion commune les vikings. A l’occasion des 10 ans de l’association Bàtar, ses membres passionnés s’apprêtent à commencer la construction d’un drakkar de 28m de long. Au départ de Toulouse, le Bàtar Orkan, le bateau ouragan en islandais, va rejoindre New York en passant par le Nord, comme les premiers vikings l’ont fait 500 ans avant Christophe Colomb.
Censée démarrer l’été dernier et s’achever en automne 2023, la construction d’un tel navire prend un peu de retard. « La conception a commencé mais le but est d’abord d’avoir un chantier naval pour lancer la construction », justifie le président de l’association Bàtar Thomas Devineaux. En tout cas, rendez-vous est pris avec le lancement des travaux début 2022. Pour l’ingénieur, l’objectif est aussi de débloquer du budget, ou encore d’agrandir l’équipe Bàtar. Le président le précise, « il s’agit d’un chantier mais aussi un projet participatif, non pas au sens pécuniaire du terme, mais au sens où tous ceux qui souhaitent apprendre sur les drakkars, la navigation sont les bienvenues ».
Bàtar mise sur le sponsoring
Même s’il existe une cagnotte de financement participatif en ligne, l’argent issu de ce crowdfunding alimentera seulement la communication pour obtenir le site de construction. A partir de ce moment là, c’est bel et bien le sponsoring qui prendra le relais comme le confirme le toulousain : « une fois qu’on aura le site de construction, les partenaires, qui sont déjà intéressés, vont nous rejoindre pour avancer ensemble. » L’enveloppe recherchée est conséquente: 2,5 millions d’euros. C’est le coût total du projet entre la construction, la mise à l’eau et l’expédition. La traversée, à elle seule, représente 60% du budget, « ne serait-ce que pour assurer la sécurité avec un bateau suiveur par exemple ».
L’objectif est d’imiter le parcours emprunté les vikings pour découvrir l’Amérique. Évidemment, ils ne sont pas partis de Toulouse. « Nous allons récupérer la route à partir de l’Écosse », explique Thomas devineaux Et ce n’est pas la seule différence : « Nous sommes des vikings modernes, avec des matériaux modernes et des solutions techniques modernes pour assurer notre sécurité ». Du moteur jusqu’aux matériaux utilisés, des solutions sont en cours d’étude pour le bon déroulé de la mission.
Sur le papier, le Bàtar Orkan est équipé d’une motorisation électrique doublée d’une motorisation thermique, « nécessaire pour l’entrée dans les ports ». Sur leur chaîne Youtube, les vikings toulousains dévoilent leurs avancées. Dernièrement, un nouveau modèle de quille utilisant une technique moderne, un lamellé collé de châtaigner spécialement fabriqué pour le navire.
Un équipage à former
Malgré le renfort de la technologie, une telle expédition nécessite escouade bien organisée. L’équipage comptera 30 personnes. « Toutes aides est la bienvenue pour le projet », reprend Thomas Devineaux. « Sur le site du groupe, les gens ne postulent pas pour s’embarquer, mais postulent pour participer à la construction du bateau. La sélection de l’équipage arrive dans un second temps, 50% seront des professionnels, 50% des volontaires et néophytes. La formation des personnes pour la traversée est complexe, mais dans les faits nous allons recruter 60 personnes pour avoir un équipage tournant pour pallier toute éventualité et aléas »
Pour le moment, les vikings Bàtar s’entraînent sur un drakkar farman de 22m fabriqué par une équipe norvégienne de Tønsberg. Le président de l’association est confiant : « cela nous permet de nous former sur des bateaux plus grands et surtout proches de celui que nous allons construire. La Viking Ship Family, une communauté de navigateurs de drakkar, nous aident à nous former à la navigation viking ».