Le lieutenant-colonel français Arnaud Beltrame fait partie des victimes de l’attaque terroriste du 23 mars 2018 dans l’Aude. Son sacrifice jugé héroïque lui a valu un hommage officiel par le président de la République Emmanuel Macron. Selon vous, dans quel sens est-il un héros ?
Enzo, 24 ans, orthophoniste
«Il a fait ce qu’intérieurement on devrait tous faire en situation de faiblesse. Pour ce gendarme, cela a été normal d’agir ainsi et de ne pas se laisser envahir par la peur. Ils étaient tous dans une situation critique, mais lui, il a pris le risque de faire quelque chose en plus. Après les médias enjolivent la situation, je n’y étais pas et il y aura toujours le bénéfice du doute.»
Hélène, 40 ans, attaché territorial
«Il s’inscrit dans la définition d’un héros : donner sa vie. Ce qui est impressionnant, c’est qu’il s’est engagé en étant prêt à faire ça et il l’a fait. On ne peut qu’être admiratif. La plupart d’entre nous, on aimerait se concevoir en héros mais on ne l’est pas. Puis c’est contextuel, on peut être lâche et puis après héroïque.»
Marion, 23 ans, consultante recrutement
«Il a donné sa vie pour une autre personne. Tout le monde n’aurait pas eu le courage de faire ce geste. Donc c’est légitime de le montrer comme un héros puisqu’il y est allé de lui-même, il s’est « sacrifié ». Les autres victimes méritent, elles aussi, un hommage. Mais le lieutenant a fait un bel acte et mérite qu’on le qualifie d’héros.»
Isidor, 47 ans, assistant de vie
«Son geste est héroïque mais il a fait son travail. Je pense que les autres victimes méritaient autant de considérations. C’est dommage, car elles étaient présentes ce jour-là et on les évoque moins dans les médias qu’Arnaud Beltrame.»