Avec 72 809 détenus, le nombre de personnes enfermées derrière les barreaux n’a jamais été aussi haut en France. Publié le 25 novembre 2022, le dernier rapport du Ministère de la Justice indique que le taux de densité carcérale dans les établissements pénitentiaires français a dépassé les 120 %, un record que les surveillants d’Occitanie paient.
« On manque clairement de centres de détention » se désole Christy Nicolas, adjoint du secrétaire national du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS). Parmi l’un des plus mauvais élèves européens en la matière, la France compte 72 809 détenus pour 60 698 places opérationnelles selon le tout récent rapport du Ministère de la Justice publié le 25 novembre dernier. Le taux de surpopulation avoisine les 120 % contre 115,4% en 2021 selon le dernier rapport du Ministère de l’intérieur, ce qui constitue un record en France et témoigne d’un secteur en crise.
« La construction de nouveaux établissements traîne depuis l’époque Taubira, on en paye aujourd’hui les conséquences », indique Christy Nicolas. En 2012, Christiane Taubira, la Garde des Sceaux de F. Hollande souhaitait atteindre les 80 000 places en prison avant 2017, selon Le Monde. L’objectif n’a toujours pas été atteint en 2022 et le nombre de détenus ne cesse d’augmenter alors que les établissement peinent à recruter des surveillants d’après le syndicaliste.
« L’uniforme n’est plus respecté »
La région toulousaine voit tout de même une baisse du nombre de prisonniers (200 détenus en moins depuis octobre 2019 selon les chiffres du Ministère de la Justice). Mais cette diminution serait en réalité due à la hausse des peines alternatives comme l’assignation à résidence.
Si la situation s’améliore, les données statistiques du gouvernement indiquent aussi que le taux de surpopulation carcérale en Occitanie reste le plus élevé de France (136 % au premier novembre 2022). Quant aux surveillants, « ils subissent davantage de pressions » et « L’uniforme n’est plus respecté », poursuit-il.
En ce qui concerne la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse (DISP Toulouse), 5 994 personnes demeuraient derrière les barreaux en Occitanie au 1er novembre dernier alors que 4 409 étaient disponibles. Cela suppose des détenus en surnombre dans les cellules. Selon Christy Nicolas, si le nombre d’incarcérés diminue, « la violence ne baisse pas, au contraire » .