Ce mercredi 18 avril, les cyclistes de l’UCI World Tour se disputeront la prestigieuse « Flèche Wallonne », l’une des trois grandes classiques ardennaises. Placé entre l’Amstel Gold Race et Liège-Bastonne-Liège, cette course a souvent réussi aux coureurs français. Mais depuis la 3ème place de Laurent Jalabert en 2000, seul Julian Alaphilippe s’est hissé sur le podium, deuxième en 2015 et 2016. Mais celui-ci pourrait débloquer le compteur, bloqué depuis 1997 et la victoire de Laurent Jalabert, devant un autre Français, Luc Leblanc. Ce dernier revient sur cette course restée dans les mémoires.
À l’âge de douze ans, Luc Leblanc se fait faucher par une voiture. Il commence alors le cyclisme pour faire de la rééducation. Ses capacités physiques et respiratoires lui ont permis de faire une carrière professionnelle riche, mais quelques fois, comme ce jour 16 avril 1997, il était plus en difficulté. Pourtant, le champion du monde sur route 1994, s’échappe sur les routes belges. Il est rejoint par Laurent Jalabert, alors chez Once et Enrico Zaina. Mais les deux Français se font la malle à 10 kilomètres de l’arrivée. « On s’est tout de suite entendu avec Jaja. J’ai couru pour faire second, car ce jour-là ma jambe gauche ne répondait pas ». Laurent Jalabert est alors numéro mondial au classement UCI. Il est le grand favori de la Flèche-Wallonne. Le peloton, parti de Spa, parcourt deux cents kilomètres pour rejoindre Huy. Sur le tracé, il faut escalader trois fois le Mur de Huy, principale difficulté de la classique belge. « On était deux Français devant, c’est un bon souvenir. La différence s’est faite dans le mur de Huy. A cette époque-là, Laurent Jalabert était le plus fort sur ces classiques» se rappelle-t-il.
« C’est un bon souvenir »
Laurent Jalabert avait avec lui ce jour-là « une grande équipe Once, avec Alex Zülle, qui fait trois » raconte le champion du monde 1994. « Et aujourd’hui, Julian (Alaphilippe) court dans la meilleure équipe du monde. Il peut enfin remporte cette classique qui est la plus belle des Ardennaises » selon Luc Leblanc. Pour Mélanie Combes, chroniqueuse dans l’émission « Radio Vélo » sur Radio Occitania, le coureur français de la Quick Step est le grand favori avec Valverde qui a remporté l’épreuve ces quatre dernières années. « Il a toutes les chances de son côté pour remporter cette classique. Il sera le leader de son équipe, et les bons résultats obtenus sur le Tour du Pays basque sont une excellente chose pour lui. Julian arrive en forme et en confiance et il a pu se tester et engendrer de la confiance». Mais vingt et un ans de disette pour les coureurs français, ça fait beaucoup. Mélanie Combes a une explication : « La France a eu d’excellents coureurs ces dernières années, mais face à des coureurs comme Joaquim Rodriguez, Davide Rebellin et bien sûr Alejandro Valverde il est très dur de rivaliser. De plus, c’est une épreuve qui convient aussi à des coureurs capables de remporter des grands tours comme Joaquim Rodriguez, Cadel Evans ou Alberto Contador. Cela est notamment dû aux forts pourcentages du Mur de Huy (passage à 22%) ».
« Julian Alaphilippe arrive en forme et en confiance »
Luc Leblanc est d’accord avec ce constat. Cette course est le terrain de jeu idéal pour l’Espagnol Alejandro Valverde, quadruple tenant du titre : « Le vieux est toujours là, et il fait peur à tout le monde » sourit-il. « Et il a dû préparer son coup pour les classiques, faisant l’impasse sur le Tour du Pays Basque. Si Julian arrive avec lui au pied du Mur de Huy, il ne pourra pas le larguer. C’est le meilleur au monde sur ce terrain. Il faudra le lâcher avant » prévient l’ancien coureur. Il ne reste qu’à la Quick Step de rouler toute la journée pour fatiguer le leader de la Movistar, mais même cette stratégie peut ne pas suffire. Et à Mélanie Combes de conclure : « Attention aux autres favoris comme Michal Kwiatkowski, Daniel Martin ou Tiesj Benoot en forme en ce début de saison. Tout peut arriver sur une épreuve d’un jour. »