©Cécile Mootz

À l’occasion des manifestations de mardi dernier, les 5W.info se sont mêlés aux 8 000 manifestants toulousains présents dans la rue, pour défendre les fonctionnaires. Nous avons rencontré les cadors de ces évènements, qu’ils soient soixante-huitard, étudiant, antisystème, jeune ou moins jeune, bref des personnages équipés de la tête aux pieds. Ils vous dévoilent leurs kits idéals pour manifester dans les meilleures conditions.

Les manifestants étaient très nombreux au départ du cortège à Saint-Cyprien ce mardi 22 mai. Au premier coup d’œil on repère certains acteurs plus engagés que d’autres riens qu’à leur tenue. C’est le cas de Claude. La soixantaine, franchement dégarni, bien portant, un drapeau CGT, posée sur l’épaule pour limiter les efforts, des lunettes de soleil et un petit sac à dos bien rempli qu’il a accepté de nous décrire. « Je ne me considère pas comme un inconditionnel, seulement à mon âge je suis obligé de m’équiper un peu. Dans mon sac, j’ai un parapluie de poche que j’ai piqué à ma femme, ça ne prend pas de place et puis le ciel est menaçant. J’ai également une petite bouteille d’eau et un gilet et puis c’est tout. Le plus important ce sont les chaussures, pas besoin de prendre de super baskets, seulement des chaussures ou on se sent bien dedans. » Être bien dans « ses pompes » c’est important. Car si l’effort ne parait pas impressionnant, marcher au pas, piétiner, comme dirait la chanson, « ça use, ça use ».

Un privilégié parmi ce cortège c’est Armand. « Je ne suis pas un grand activiste, j’aime voir les gens se rassembler pour une même cause, je trouve ça sympa. » Dans ce cas, une banane bien fixée à la ceinture suffit. « Dedans j’ai mon porte-monnaie, et du tabac à rouler. De temps en temps quand je ne trouve personne à qui parler, je monte dans le fourgon (de la FSU), juste pour me reposer un peu et rouler une cigarette. Ça peut servir de connaître le conducteur » s’amuse-t-il. En effet, l’idéal pour manifester, c’est d’être bien entouré. À ce jeu-là, Cassandre est sûrement une des plus chanceuses. Facilement reconnaissables, elle, ainsi que toutes ses collègues défendent leur maternité en arborant la tenue traditionnelle de l’infirmière ainsi qu’une cigogne en guise de chapeau. « À chaque manifestation, nous venons déguisées. La cigogne c’est un beau symbole pour notre métier. Le fait de faire des efforts en amont de la manifestation, ça permet de faire passer des messages plus clairement, et puis ça nous rend fiers. », conclut-elle.

Alors que le cortège n’est toujours pas parti à 14h30 et que les premières gouttes font leurs apparitions, une seule personne semble s’en réjouir. Au milieu d’un groupe de jeunes-gens vêtus de traditionnelles chasubles orange, Marie elle est équipée d’une chasuble-K-Way révolutionnaire et ô combien simpliste. « Il est stylé non ! » S’enthousiaste-t-elle ! « C’est vrai que pour le moment j’ai chaud, mais en cas de pluie c’est vraiment pratique. » Cette dernière, heureusement pour le reste des manifestants, viendra sous la forme de slogans plutôt que de gouttes d’eau.

L’essentiel

À 14h45, le cortège fait enfin son grand départ, direction le quartier de François Verdier. Le retard ce n’est pas le problème, car comme dirait l’homme au micro de la FSU, « Si on est en retard, c’est qu’il y a beaucoup de monde. » C’est celui-là même qui diffuse un registre musical simple, mais qu’il vous faut connaitre si ce n’est pas déjà le cas. Antisocial, Le chant des partisans, ou plus récemment On lâche rien de HK et les Saltimbanques. Pourtant si tous reprennent des slogans simples, rares sont ceux qui poussent la chansonnette. Soudain nous recroisons Claude qui s’avance d’un pas décidé vers nous. « Au fait, je voulais ajouter ! Le plus important dans une manifestation, ce n’est pas la tenue, c’est de venir avec ses idées, le reste c’est artificiel. »