La carte de presse est perçue pour beaucoup comme un aboutissement. Pour le reste ce n’est que le début de l’aventure, alors qu’est-ce que la carte de presse ? Comment son attribution a-t-elle évolué au fil des années ?
La carte de presse est ce qui prouve qu’un journaliste exerce de manière avérée sa profession. Celle-ci est renouvelable tous les ans et permet à son titulaire de faire valoir son droit à la protection sociale. Une protection prévue par le statut de journaliste professionnel inhérent à la Loi Blachard. Ce statut devait distinguer les professionnels des autres « collaborateurs de presse ». Il devait donc définir qui avait droit aux congés payés ou autres indemnités. Ce tri est l’une des explications pour laquelle la date de première délivrance est indiquée sur la carte. Celle-ci entraîne le décompte pour ce qui concerne notamment le régime d’ancienneté. L’article 6 de la Convention Collective des Journalistes rend celle-ci obligatoire à quiconque souhaite exercer. C’est la raison pour laquelle toute entreprise, adhérant à la convention, et employant un journaliste sans carte; ne peut le conserver plus de 3 mois.
C’est la CCIJP (Commission des Cartes d’Identité des Journalistes Professionnels) qui est le seul organisme à la délivrer. Il faut savoir que la carte de presse française est unique, car elle est reconnue internationalement et peut être exigée dans des pays étrangers. Une singularité en elle-même puisqu’à contrario des correspondants étrangers venant en France n’ont pas à présenter de tels sésames. Elle est surtout considérée au quotidien comme un véritable outil de travail. C’est en quelque sorte le premier « sésame » pour accéder aux lieux qui font l’actualité et où l’on peut collecter des informations.
Un secteur fragilisé, plus de femmes intronisées
Entre 2000 et 2016, un premier chiffre saute aux yeux. Le nombre de premières demandes de carte de presse a reculé de plus de 42 % passant de 2703 titulaires à 1549. Cette courbe décroissante est le parfait reflet du déclin quasi parallèle de la presse écrite. Le secteur perd en effet plus de 50 % de premières demandes chutant de 1785 à 877 journalistes détenteurs de la carte de presse pour la première fois tandis que les autres secteurs comme la télévision, la radio ou les agences de presse voient leurs demandes de cartes, en renouvellement ou en première demande, augmenter. La palme revenant à la télévision en augmentation de 56%.
En termes de délivrances de cartes de presse sur l’année écoulée, deux choses sont à retenir. Ce chiffre a en effet reculé par rapport à 2016. La CCIJP a distribué 35 047 cartes au 17 Janvier dernier contre 35 238 l’année précédente. Ensuite, c’est la place des femmes dans le secteur qui est à retenir. Souvent catalogué comme un secteur réservé à la gent masculine, les femmes représentent, l’an dernier, 54 % des premières demandes et 46% des journalistes encartées. Un beau message d’espoir donc pour un métier qui tend à s’ouvrir de plus en plus aux femmes et que les modalités d’obtention de la carte de presse n’arrêteront certainement pas.