Depuis le lundi 3 décembre, Toulouse a été perturbée par les manifestations lycéennes. La jeunesse, gagnant les rues de la Ville Rose, proteste contre le système éducatif, mais à quel prix ?
Commerces pillés, transports arrêtés, architecture vandalisée ; la manifestation lycéenne n’a de cesse de se répercuter sur la vie citadine, au plus grand déplaisir de ses riverains et marchands. En pleine mobilisation des gilets jaunes, la jeunesse toulousaine entre dans la danse. La source de ses revendications ? Une sélection mise en place à l’université par le Ministère de l’Éducation, l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, mais également ce que la CGT appelle la « mise en place d’un lycée encore plus élitiste » combiné à la « casse de l’enseignement professionnel ». Lundi déjà, les actes de vandalisme avaient conduit la Préfecture à bloquer tous les transports reliant les différents points du centre-ville. Aujourd’hui, mardi 4 décembre, le Préfet a pris les devants en bloquant tous les transports en commun. Les lignes A et B du métro sont « interrompues en totalité », comme l’indique Tisséo, compagnie de transports toulousaine. Les lignes de tram T1 et T2 également, ainsi que les lignes de bus sur « l’ensemble du réseau ».
Une ville en ébullition
Mais, derrière ces protestations lycéennes, se cachent des commerçants en colère. C’est le cas de Sarah, gérante de Perlette Pâtisserie. « Les gens ont peur, ne viennent pas, les métros sont coincés. Cette manifestation nous impacte gravement, particulièrement en cette période de l’année ». Les mobilisations étudiantes interviennent en effet en plein mois de décembre, âge d’or pour les commerces. « Noël représente le meilleur mois de l’année, ça se joue sur quatre jours. Si on les loupe, on est foutu, ce sera dramatique. J’ai peur que les manifestations se poursuivent jusque-là. Tout le monde est touché, on prie pour que ça s’arrête. ». À l’heure de la manifestation, une poignée de commerçants a même préféré fermer boutique, inquiète de potentiels actes de vandalisme. Le marché de Noël, symbole des festivités de fin d’année, a été également touché par ces actes engendrés par la jeunesse toulousaine. Ses portes ont donc été fermées lundi dans l’après-midi, mais aussi mardi, au plus grand mécontentement de ses marchands. Mais pour certains commerçants l’heure est au soutient. « Pour moi ce sont juste des enfants qui ne se rendent pas compte. Je suis gilet jaune personnellement. Si cet après-midi la manifestation reprend j’irai avec eux. On se doit d’être avec eux, au moins pour les encadrer et les protéger, car on voit les exactions de la police, la violence. », explique Lucie, responsable adjointe du magasin Bio C’Bon.